Drame en trois actes

Lorsque le pasteur Babbington meurt subitement au cours d’un dîner mondain, tout le monde est surpris mais personne ne pense à mal. Pas même Hercule Poirot pourtant présent à la réception. On conclut donc rapidement à une mort naturelle avant de passer à autre chose… Jusqu’à ce qu’un médecin, Bartholomew Strange, meure exactement dans les mêmes circonstances. Cette coïncidence éveille les soupçons. L’autopsie démontre que Sir Strange est mort empoisonné, ce qui remet en question les conclusions du premier décès… Hercule Poirot suit alors, de loin mais avec intérêt, cette enquête.

Il est étonnant de voir combien Agatha Christie parvient à se renouveler et à surprendre son lectorat. En effet, cette fois-ci, une grande partie de l’intrigue se passe en l’absence de notre détective préféré. On l’entraperçoit au tout début puis il faut attendre le dernier tiers avant de le voir entrer en action. Entre temps, les investigations sont menées par Sir Charles Cartwright, acteur à la retraite et hôte du premier dîner, Mr Satterthwaite, un de ses bons amis, et Miss Lytton Gore, jouvencelle qui les accompagne. Ce trio est intéressant à suivre… mais ils ne font pas le poids face aux petites cellules grises du Belge !

Si le fond est intéressant, la forme choisie par l’auteure l’est tout autant. Afin d’accompagner les multiples références au théâtre (Sir Cartwright, acteur ; Miss Will, auteure de pièces de théâtre…) Agatha Christie a découpé son roman en trois parties, trois actes, et a même poussé le clin d’œil en commençant par des crédits :

Mise en scène :
Sir Charles Cartwright

Assistants :
Mr Satterthwaite, Miss Hermione Lytton Gore

Costumes :
Ambrosine Ltd.

Éclairages :
Hercule Poirot

En conclusion, encore un excellent Agatha Christie. Même si je me souvenais du coupable et de son mode opératoire – mais pas de son motif – j’ai dévoré ce roman. Il faut bien avouer que cette affaire est particulièrement intrigante et tortueuse !