Alaa El Aswany nous propose ici une belle fresque humaine qui a pour décor Alexandrie à la fin des années 50. Nous sommes en plein sous le régime de Nasser. Un groupe d’amis a pour habitude de se retrouver chaque soir après la fermeture dans le célèbre restaurant Artinos. Ils boivent, discutent, refont le monde. On y retrouve Chantal, une française qui tient une librairie francophone, Lyda la patronne du restaurant, un artiste peintre, le directeur de la seule usine de chocolat et quelques autres figures. Leur vie se déploie, on découvre à travers eux la ville cosmopolite d’Alexandrie et on vibre à leur côté mais peu à peu les contraintes du pouvoir en place se font sentir et le groupe est mis à mal. Les Égyptiens d’origine européenne vont devoir faire des choix et probablement montrer patte blanche pour poursuivre leur mode de vie.
El Aswany n’a pas peur de critiquer le pouvoir en place de cette époque. Sans langue de bois mais avec habileté, sans prétention, avec même une forme de naïveté, il charme son lecteur et l’emporte avec nostalgie dans le tourbillon de vie de la belle Alexandrie.
Le grand roman de cette rentrée
Années 70, quatre chercheurs publient un rapport qui établit le déclin certain de notre civilisation en corrélation avec la croissance économique et démographique. Difficile pour eux d’être entendu et compris. Pourtant, 50 ans plus tard, le constat est sans appel.
Un nouveau roman très maîtrisé, bluffant, sans parti pris mais qui vient chatouiller nos convictions.
Un récit lumineux qui fait du bien !
« Tous les jours à tous points de vue, je vais de mieux en mieux ». C’est par ce leitmotiv qu’Emile Coué introduit sa fameuse méthode d’autosuggestion pour aider ses patients à lutter contre leur maladie. En plus de rendre un bel hommage à ce pharmacien injustement oublié, Etienne Kern a choisi de mêler au parcours de son personnage des passages plus intimes et évocateurs de souvenirs forts pour lui.
Les stripteaseuses ont toujours besoin de conseils juridiques
De Iain Levison
Traduit par Emmanuelle Aronson, Philippe Aronson
Liana Levi
Humour au rendez-vous!
Avocat commis d’office, Justin Sykes ne compte pas ses heures pour ses clients: des alcooliques ou des malfrats de petite envergure. Lorsqu’on lui propose d’arrondir ses fins de mois pour 1000 dollars de l’heure en donnant des conseils juridiques à des stripteaseuses, il accepte sans réfléchir. C’est le début des ennuis… On retrouve avec plaisir l’ironie mordante de Levison qui n’épargne pas le système judiciaire américain. L’auteur joue avec les codes du polar et également avec nous lecteurs au détriment de son personnage qui ne semble rien voir venir.
Une voix surprenante
Une jeune bonne chargée de l’entretien de la maison doit veiller sur Monsieur- blessé de guerre- pendant les quelques jours d’absence de Madame. Les voix de ces trois personnages s'entremêlent pour composer un drame magnifique et vibrant! C’est surtout un roman social sur une époque (la première partie du XXème siècle) qui nous parle de la condition des femmes, des choix imposés ou que l’on s’impose.
La forme choisie pour donner voix à la bonne est surprenante mais donne toute sa force et sa beauté à ce récit.